Fiducial Gérance a récemment présenté le rapport annuel de son Groupement Forestier d’Investissement FORECIAL, à l’occasion de l’Assemblée Générale Mixte du 26 juin 2025.
Malgré une légère détente des taux d’intérêt, le secteur de la construction immobilière, principal débouché du bois d’œuvre, continue de se contracter. En 2024, les mises en chantier ont chuté à 255 000 logements, soit une baisse équivalente à 11 % par rapport à 2023 et de 33 % depuis 2022. Par ailleurs, les conditions météorologiques ont été particulièrement défavorables à la production forestière : excès de pluie, inondations à répétition, faible ensoleillement… autant de facteurs qui ont ralenti, voire paralysé, les travaux sylvicoles sur une large partie du territoire.
Ces aléas climatiques, ajoutés aux séquences de sécheresses, ont entraîné une forte dégradation de la santé des forêts. En dix ans, la mortalité des arbres a doublé. Malgré une surface forestière en croissance (17,5 millions d’hectares, soit 32 % du territoire national), le volume total des arbres progresse plus lentement, affectant également la capacité des forêts à capter le carbone atmosphérique.
Sur le plan économique, le marché du bois a toutefois montré une certaine résilience, soutenu par une demande internationale forte. Le prix moyen du bois sur pied a atteint 90 €/m³ en 2024, en hausse de 7 % par rapport à l’année précédente, un niveau relativement proche des records des vingt dernières années. Trois essences ont particulièrement tiré leur épingle du jeu : le douglas, le peuplier et le pin maritime, avec des hausses de prix allant jusqu’à 26 %.
Chez les feuillus, les évolutions sont toutefois plus nuancées : le chêne recule légèrement (-3 %), tandis que le frêne (+6 %), le hêtre (+1 %) et surtout le châtaignier (+26 %) confirment leur attractivité, portés par des débouchés industriels spécifiques et des marchés d’exportation dynamiques.
Ce panorama confirme que la filière forestière française évolue désormais dans un environnement complexe, entre adaptation au changement climatique, raréfaction des ressources mobilisables, et tensions économiques. Pour les investisseurs forestiers, l’enjeu est désormais de concilier performance économique et résilience écologique sur le long terme.
